L’intrapreneuriat : Le modèle de demain ?

L’INTRAPRENEURIAT : LE MODELE DE DEMAIN ? 

Et si le changement social venait directement de l’intérieur de l’entreprise ?  Une nouvelle fonction émerge peu à peu au grand jour : celui d’intrapreneur.

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un intrapreneur ?

C’est un salarié qui met sa créativité et son esprit entrepreneurial au service de la structure qui l’emploie. Il a un projet qui le porte, le motive et qu’il désire développer au sein de l’entreprise de façon indépendante de ses fonctions habituelles.
Selon Emmanuel Lutzel, intrapreneur chez BNP Paribas, « Quand on vit en entreprise, chacun fait ce qu’on attend qu’il fasse selon sa description de mission. S ‘ils font des choses en plus, c’est bien, mais ce n’est pas d’abord ce que l’on attend d’eux. L’intrapreneur a un comportement complètement différent, c’est quelqu’un qui est disruptif, qui va imaginer des choses qui n’existent pas encore. » L’intrapreneur va donc plus loin que ses missions habituelles, il innove et crée des projets de toutes pièces au sein de l’entreprise.

Le sujet est devenu populaire en France grâce à une étude publiée en 2015 par The Boson Projet pour le Crédit Agricole : « Quand le changement vient de l’intérieur, voyage au cœur de l’intrapreneuriat » qui a eu de nombreux échos sur Internet et les réseaux sociaux. Dans cette étude, ce cabinet qui s’intéresse à l’impact des nouvelles générations sur les entreprises livre sa définition de l’intrapreneur : « L’intrapreneur a un pied dans l’entreprise mais aussi un pied dans l’entrepreneuriat ; un encéphale créatif et subversif, un encéphale averse aux gros risques, notamment à une possible précarité financière. C’est l’entrepreneur dans l’entreprise, capable de réaliser avec des moyens limités ce que l’organisation formelle n’arrive pas à accomplir. Ce n’est pas un poste mais bien une posture, qui séduit autant qu’elle dérange… Peu respectueux des procédures, l’intrapreneur s’appuie sur ses propres réseaux et parvient à fédérer la direction autant que des collaborateurs autour de son idée, accédant ainsi aux bonnes ressources et compétences internes. Il doit être capable de courber le cadre de l’entreprise sans jamais le briser, connaître les codes pour mieux les détourner. »

De par son envie d’innover et son besoin d’autonomie, l’intrapreneur correspond particulièrement bien au profil des salariés issus de la génération Y : Ils ont soif d’entreprendre, d’innover, de se sentir utile et de développer leurs compétences. Cette génération, connue pour son apparente versatilité et le changement régulier d’entreprise, pourrait-elle donc être retenue par une entreprise proposant la possibilité d’intraprendre ? C’est ce que pense The Boson Project.

En effet, pour certaines structures, proposer des missions d’intrapreneuriat est un formidable levier d’attraction auprès de talents en recherche de créativité, d’autonomie et de sens. Cela peut également être une alternative pour les salariés qui rêvent de se mettre à leur compte.

Outre l’attraction et la rétention de talents au sein de l’entreprise, l’intrapreneuriat c’est aussi une occasion de faire évoluer l’entreprise de l’intérieur. Chaque collaborateur est un innovateur potentiel, créateur de valeur. Par sa faculté à penser autrement l’intrapreneur est à même de trouver des nouvelles idées de services et de produits qui peuvent faire la différence : la messagerie Gmail, les notes Post-it ou encore la Playstation de Sony sont des exemples de produits et services créés par des apprentis-intrapreneurs. Plusieurs entreprises comme Google prévoient, dans les emplois du temps de leurs salariés, un créneau dédié à l’élaboration de projets et qui permet de faire émerger des nouvelles idées. D’autres organisent une fois par mois ou par an un grand brainstorming ludique réunissant tous les salariés et permettant ainsi par ce mélange des compétences et de profils de trouver des solutions innovantes à des problèmes récurrents.

Quoi qu’il en soit, cette idée d’entreprendre au sein des entreprises est certainement une composante importante des entreprises de demain.

Parmi ces intrapreneurs, il existe une catégorie particulière : les intrapreneurs sociaux.

Ils doivent inventer des activités en lien avec le cœur de métier de leur entreprise, avec un modèle sans pertes, dans le but de faire bouger les lignes au sein de grandes structures. Ils ont une vision éthique et altruistes et cherchent à rendre le monde meilleur en trouvant des solutions viables et équitables.  Ils ont pour vocation de réconcilier l’économique et le social. Mais pour que ces initiatives aient un impact, la direction générale doit être impliquée car elle légitime le projet. C’est donc toute une organisation à mettre en place au sein des petites comme des grandes entreprises pour mettre en avant la possibilité d’entreprendre en interne. Et au final tout le monde pourrait bien y gagner : les salariés y gagnent du sens, les entreprises de la création de valeur et le monde une vision plus altruiste des entreprises.

Pour en apprendre plus sur l’intrapreneuriat, il existe différents MOOC pouvant vous apporter les informations nécessaires, dont le « Devenir entrepreneur du changement » lancé par HEC Paris, pour n’en citer qu’un.

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